N’ou­blions jamais
le rossig­nol niché dans nos têtes
atome du désir autre alpha­bet de l’humain

n’ou­blions jamais
l’œil métis dans les fenêtres du songe
les mamelles de jas­min dans la voûte du ciel
le rossig­nol est voy­age du vent
femme de soie crucifiée
rose noire clouée à la chair du soleil

n’ou­blions jamais juillet
les palmiers les étoiles prosternées
car la mer le basil­ic la gazelle
sont lovés dans nos yeux
et le chant de blé
s’a­joute à l’éc­ume céleste du sang

n’ou­blions jamais de retrouver
la mai­son du voisin
la prière du papillon
l’eau le pain
mais où est-elle cette maison 
sus­pendue à nos cils
et le voisin 
mort dans un jardin de lilas

n’ou­blions jamais
les mères gal­bées d’ombre
qui tâtent le pouls du poème
séisme dans les mâchoires de l’oubli
feu dans nos riv­ières d’encre

n’ou­blions jamais la terre
ni l’ul­time bais­er furtif
le rossig­nol est psaume du gardénia

et le com­bat vient de nos rêves
 

 

Extraits du Baliseur des songes L’Harmattan,2007
 

image_pdfimage_print