Un temps
battu
par la mer
aux lieux de la mort

com­ment le dire
se couch­er en terre
voir la montagne
où vivent les aimés infidèles
aussi
dans la ténèbre
nichent les aigles

au jour
de la séparation
de l’homme de la femme

elle
sur le rivage d’une ile en terre
de poussière

lui l’homme
sur la mer
dedans la mer
englouti et sauvage
qui n’est déjà plus l’homme
non plus ses pensées
rien de ce qu’il était n’existe
seule­ment une tâche sur l’eau

elle
une épine dans sa mémoire
à peine
le souf­fle de son ombre
juste l’écorce
ouverte sur le chemin
crevasse à voix humaine

l’homme grimpe sur le flanc
au-dessus du temps
noir
le poing tirant la corde des mémoires
à suffoquer
pour un consentement
vers la mort

jusqu’à la nuit

elle
cap­tive pos­sède un jeu de dés
indéchiffrables

de toi de toi qu’il est bon
de se souvenir

 

 

7 juin 15

 

 

 

***

 

 

 

Prier
à l’abri de la hutte
là où
volent
les rêves
tombés du chemin
dans l’âtre au cen­tre tandis
qu’une main amie
ramène
l’enfant perdu

 

 

 

11 juin 15

 

***

 

 

 

 

Nous sommes restés un moment
dans la cour
à l’abri du vent
sans savoir quel mot dire
le geste à faire

dans le ciel les nuages
fai­saient de curieux dessins

l’oiseau rieur était bien à la peine
nous n’étions déjà
plus
ensemble

 

 

 

 

***

 

 

 

Tu te tiens au loin des paroles
à liss­er ta peau de silence

celui aimé perd pied
sous ta jupe

seul
il entendra
le cri
consenti

 

 

 

***

 

 

 

Le figu­ier est immobile
con­tre la nuit
il ignore les voix qui passent la rivière
et la chaleur des bêtes
dans
la poussière

il ne fête pas ton retour

dans son poing de feuilles
le temps
se défait

 

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