Peut-être est-ce à cela qu’elle sert la nuit
à con­fon­dre les vis­ages de vieilles femmes
pour qu’une vérité soit dite
à se lever quand toute la mai­son dort
pour lire dans le silence et fumer sous la lune
laiss­er sor­tir le chat mouil­lé de brouillard
te délivr­er du lourd et beau souci que j’ai de toi
pour te laiss­er marcher légère dans l’air
et les rues mérid­ionales, te caress­er en songe
la joue et le cœur sans froiss­er ton sommeil.
Peut-être est-ce à cela qu’elle sert la nuit
à veiller à ce qui se trame à notre insu
dans ces corps qui nous por­tent et scruter
nos effrois comme on jauge un ennemi
pour affûter nos armes ou leur tourn­er le dos.
Peut-être est-ce à cela qu’elle sert la nuit ?

 

 

18 juil­let 2012

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