Les mots se défont
dans la proximité des sources
et deviennent origines
l’ordre se pose alors
pierre en l’esprit
plus haut
l’implacable poème
fait naître la vie
Près de la vie
un matin origine le jour
lieu où paraît la lumière
l’espace du temps s’agrandit
déchire le voile
instaure la force du blanc
rassemble les mots
où l’on se désaltère
Le sort en est jeté
c’est l’écorce qui parle
pour rejeter
l’inhumain de la peur
de la mort qui s’efface
et relire le sang
de ces martyrs en fleur
de ces arbres abattus
devenus mousse
La clairière s’éclaire
à la pointe du jour
et l’arbuste s’étire
gros des moments meurtris
seul le regard se tient
au plus près des racines
se repose en l’instant
pour discerner
l‘inquiétante vertu
d’un devenir si grand
Les mots d’été
ont des couleurs soleil
des plages offertes
où se glissent les jours
pourtant le spasme lourd
des guerres sans nom
saigne dans l’abondance
tague les murs
de ces lambeaux de chair
dans l’ombre
opacité profonde
torches blanches alignées
les mots d’été succombent
ont des couleurs blessées
se terrent au fond des nuits
tremblent en sourdine
dans la géhenne
des passions
Sourire
au prix de l’espoir
avec dans le silence
le bruit des cœurs volés
comme des ruisseaux
qui tarissent
sans bruit
asséchés soudain
par la haine
des combats inégaux
un rêve soutient les lèvres
AMOUR…. revient
en majuscule
Au bord glacé de l’effroi
les secousses d’un corps d‘enfant
blanc de vie
perdue dans le pourquoi
indignation portée à la limite des sens
recul de l’homme dans sa mémoire
cruauté du puissant qui s’enlise
dans la tourbe du mal