Je suis vivante,
Et ne renon­cerai pas.
Âme tremblante,
Je m’ar­rache au tombeau,
Je laisse mes os,
Emporte le ten­dre et lape le sens.
J’a­juste un peu l’outrance,
Et enfile à présent ma peau.
Le ciel d’aci­er tranche la plaine
Je laisse la tourbe aux corbeaux.
Je ne chu­choterai pas,
Ne m’ex­cuserai pas.
J’avance,
Et rien ne m’arrêtera.
Je suis vivante,
Âme naissante,
Val­lées, dunes et coteaux,
Pier­res et nuages de cendre.
J’ig­nore les anges,
Gar­di­ens d’é­tranges tombeaux.
Rien ne sert d’attendre,
La pluie aime la pente.
Je brise les jours,
Et leur donne l’éclat
Qui leur plaira de rendre.
Maîtres d’au­cune souffrance
Esclaves d’au­cune promesse
Des oiseaux rares s’envolent
Dans les jardins de mon cerveau.
J’é­coute et me rends compte.
Je force, défonce et annonce,
Je tords le jour sans ଠcoup.
Mes mains savent,
Mes jambes arpentent.
Dur­er pour durer,
Voici l’inhumanité.
Être pour comprendre,
J’im­mole ici l’effroi.
Je suis vivante,
Âme aimante et bondissante,
Je n’ai que ma peau.
Il faut que je l’entende
Elle chante ma légende.
Je suis vivante,
Âme  soudaine,
Le temps lui même
Promet d’être beau.

 

GARAIN mars 2012

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