Le vin est “léger mais complexe”,
et  la table de qua­tre se rassoit
échangeant des sourires
autour d’une bouteille du meilleur rouge –
dans cette élé­gante tav­erne face
à une grande avenue.

Puis, élé­gant cos­tume et nœud discret,
il vante la val­lée, la région, et l’année
quand l’humidité d’avril
s’étendait jusque mai, avec
un juin aride et un juil­let très sec
pour faire naître les plus sucrées des grappes –
« léger mais complexe ».

Les dîneurs siro­tent et souri­ent de nouveau,
ayant étouf­fé la men­ace d’émeutes.
L’image d’une gorge lacérée dans la ruelle
est éclip­sée par le rythme des serveurs,
glis­sant légère­ment de table en table –
la com­plex­ité bien cachée au fond de leur grâce.

 

Tra­duc­tion Mar­i­lyne Bertoncini

 

 

The Som­me­li­er Says,

The wine is “light but complex,”
as the table of four sit back
and swap smiles
around a bot­tle of best red –
in this pol­ished tav­ern fronting
a grand avenue.

Then he, smart suit and a slight bow,
prais­es the val­ley, the region, and the year
when the damp of April
extend­ed into May, joined with
arid June and parched July
to gen­er­ate the sweet­est grapes –
“light but complex.”

The din­ers sip and smile again,
hav­ing put to sleep the threat of riots.
The image of a man­gled throat in the back alley
is obscured by the rhythm of the servers,
as they glide light­ly by each table -
the com­plex­i­ty well-hid­den with­in their grace.
 

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