Nul ne se sou­vient de ma mort
mais cha­cun de ma résurrection.

 

Je n’ai pas comme Icare
tracé une poignante verticale
à tra­vers le ciel,
ma fin ne fut
que sim­ple et terrestre.

Ain­si se ferme le livre de l’oubli
sur la vie du com­mun des hommes.

 

Moi seul l’ai rouvert.

Quand j’ai franchi le seuil,
avec des yeux qui me cuisaient
et la vêture piquée d’humidité,
il a fal­lu retourn­er aux archives
pour con­stater dûment
que j’étais mort vraiment.

 

Ma chute
à la remon­tée du temps
et de la som­bre terre
n’avait de poignant
que ma brusque intrusion.

Ensuite, le fil des données
s’est rompu.

 

Ensuite, ç’a été plus pénible
de mourir.

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