Une flaque d’eau de mer, lisse et luisante comme un coquillage
piégé au cœur de cette roche humide et fraîche ;
un ciel bleu, souri­ant, qui crie dedans.
Le soleil s’est emparé de tout en quelques heures brûlantes,
le thym dégouline le long de la falaise.
Nos pas sont devenus il y a longtemps un beau fossile
qui embrasse ces lieux en une étreinte mélancolique.
Il me semble
qu’en même temps que cette brise qui monte de la mer,
qui me hérisse la peau,
une mou­ette pré­ten­tieuse est apparue, elle appelait le crépuscule
afin qu’il vienne tout envelop­per comme dans un drap de soie opaque.
Je ferme les yeux,
m’esquive dans l’air froid transparent.
J’espère rou­vrir les yeux ici, en ce lieu familier.

 

 

Tra­duc­tion : Nadia Mifsud
 

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