Pour mes frères et sœurs haïtiens

Ouvrir la terre
Regarder dedans
Y plonger la main
Y dépos­er les secrets

Et sourire au soleil

Ouvrir la terre
Crier dedans
Et refermer

Ouvrir la terre
Chercher le mur­mure de la vie
Attendre
Et enten­dre le bruit ténu d’un corps

Atten­dre et attendre
Atten­dre encore
Que la nuit cesse
Que le jour paraisse

Ouvrir la terre
Fouiller dedans
Ne pas trouver
Âme qui vive

Ne pas trou­ver d’âme en train de mourir

Ouvrir la terre
Y répan­dre une prière
Y laiss­er le mur­mure de sa pensée
Et laiss­er le vent dis­pers­er ses larmes

Et laiss­er le silence envahir le ciel

Ouvrir la terre
Enfouir sa ten­dresse dedans

Pour que sur­vivent les presque morts
 

image_pdfimage_print