héros-voy­ou, leader anarchiste,
fils de cheminot, guérillero aux yeux d’enfant
dans un vis­age de sauvageon, pro­pa­gan­diste prolétaire
Bue­naven­tu­ra Dur­ru­ti per­sévérait surtout
dans sa quête du mot juste et pur.

lorsqu’il pre­nait la parole, tous com­pre­naient son propos.
Emma Gold­man dit qu’autour de lui tout bouil­lon­nait comme dans une ruche
et qu’il était, paraît-il, tou­jours de bonne humeur.

La colonne Durruti
s’était con­sti­tuée sur l’esprit lib­er­taire et  le sac­ri­fice volontaire.
son cortège funéraire qui envelop­pa majestueusement
Barcelone de noir
et de rouge
vit affluer 500 000 âmes – grandiose — dans la Via Layetana.

même le con­sul russe
fut pro­fondé­ment ému
à la vue de cette masse de poings fermés
qui ne jurait que par cet anarchiste
con­va­in­cu que seuls les généraux dirigeaient par la force
et que la dis­ci­pline comme une illumination
giclait tou­jours et seulement
de l’intérieur.

 

–  traduit du croate par Suzan­na Matvejević

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