DANS LA RUE, EN ALLANT VERS LA BOULANGERIE

 

Par les matins élancés d’une fin d’été,
les ombres se bal­an­cent, lourdes
d’une vie secrète de demeures végétales.
A mûrit ce qui pou­vait mûrir,
et main­tenant la terre relie un catalogue
de témoignage de feuilles tourmentées.
Les bal­ais s’éveillent dans les cours silencieuses,
fatales, sem­blables à des prophétesses
qui, de retour de transe, interprètent
la dis­po­si­tion des signes. Au milieu
du silence la douce poigne de la pomme frappe
le sol en appor­tant l’ordre du monde.
Tu te retournes, puis pour­su­is ton chemin,
vers la boulan­gerie, en com­pag­nie de ton ombre
qui s’étale au loin devant toi,
à la recherche de l’antique soif et de la racine nouvelle.

 

Traduit du serbe par Boris Lazić

image_pdfimage_print