Je lis à pro­pos d’une grande civilisation
née au bord de la mer. Il y a peu de lumière.
Alors que là-bas le soleil pénètre le miel.
Le miel brille par­mi les arbres, bien que le monde
soit pen­du à un vent de sel.

Bien­tôt va com­mencer le temps.
Toute­fois, si on dit bien­tôt,
Cela veut dire que le temps déjà dure.
Et durent les sig­ni­fi­ca­tions, closent
dans l’anxiété des mots, tel le soleil
dans le miel et le miel par­mi les arbres.

Sous la forêt du lan­gage il est de l’ombre
où trem­blent les feuilles tardives
telles des sceaux de rouille par l’éther,
et des abeilles sauvages qui élèvent le paysage
par des fils invis­i­bles sur les promon­toires du mois d’aout.

On voit claire­ment de là quelqu’un
en train de s’abimer la vue à force de lecture
sous une faible lumière
à pro­pos d’une grande civilisation
née au bord de la mer.

Et le vent, ce vent de sel,
qui jamais ne s’apaise
dans l’olivier.

 

Traduit du serbe par Boris Lazić
 

image_pdfimage_print