Un soir vers minuit,
Mon soleil s’est couché
Et ne s’est pas relevé.
Seul,
Dans l’obscure nuit,
Il m’a, con­tre son gré,
Abandonné.
Pour toujours,
Mon soleil s’est couché.
Seul,
Sans lui, je m’ennuie.
Je ne peux plus chanter.
Je ne peux plus danser.
La joie, on dirait, me fuit.
Seul,
Le cœur glacé,
Quelque chose, en moi, s’est cassé
Car ce soir-là, un peu avant minuit,
Près de la ville de Poitiers,
Mon Abel, à moi,
Mon Abel, s’est couché.
  Il ne s’est plus relevé.

 

 

Ce poème a paru dans l’Antholo­gie de poésie France/Maroc orchestrée par Nass­er-Edine Boucheqif, édi­tions Poly­glotte, 2013, après avoir été édité dans Plume Vagabonde Ed, France-Lib­ris, mai 2012
 

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