Mon corps menteur par­le à mon âme sans bornes, comme deux enfants qui se chamail­lent. Le cœur morne remué par le vent, je des­sine des pein­tures d’avenir. Je sens un fris­son, bien dif­férent du sou­venir chaud et enivrant des pre­miers amours, aujourd’hui froid et effrayant.

Seul.

Mon ven­tre vibre, les papil­lons mouil­lés s’y agi­tent entre les feuilles d’automne en putré­fac­tion. Il y a des restes de poèmes sur du papi­er cal­ciné, dévorés par des vers intéressés. Et mon cœur pompe pénible­ment le sang. Si peu d’oxygène. Entre terre et mer, par­adis et enfer, fruit d’un pacte entre anges et démons. Je nav­igue sur l’horizon brumeux dans un bateau sans mât, bar­que sans rame. Ses yeux n’ont plus de larmes quand je respire le vide.

Enivré par la soli­tude, l’idée de la mort me fait sourire. Au loin, elle entend l’écho des oiseaux de print­emps chan­tant dans mon cré­pus­cule d’hiver. De mes lèvres de la fumée jail­lit, seul signe vis­i­ble des turpitudes.
 

image_pdfimage_print