Il est des silences ligneux
Qui font racines
Je ne veux pas être femme-tronc
Ligaturée
Dans le grand sol  ma bouche bée

Ain­si sourd ma sève inféconde

 

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La trace bal­bu­tiée de ton aube
Se révèle pas à pas 
De retour en retour
De limon en  granit
Chemins arômes
Apre remontée
Clandestine
Bouche gour­mande et mains tendues
A saisir  les racines
A renouer le fil
Rebrousse délivrance 
Coule-toi enfin au ven­tre des arcanes 
Nourriciers

Où étais-tu
Avant d’ici
De quel désir 
Intimé 
Avant que
Fendre les entrailles
Qui étais-tu
Avant d’être
Hasard d’une autre ronde
Quelques grains d’alluvion
De quelle chair chimère
Et de quel abandon
Es-tu venu

Toi mon souffle
Enfanté

 

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Ne le touchez pas
Il est prématuré
Pas de chair sur ses mots
Brut et nerfs
Aigu

A devenir
Poème Nu

 

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Je t’écris
A la lisière de tes paupières closes
Je t’écris

Je t’écris quand les nuits enser­rent la pierre
Au drap qui blan­chit ton corps
Et rugit ton souffle

Je t’écris le silence de mes tumultes
Invis­i­ble effaré
Tu n’entends pas ce que j’écris

J’écris à ta peau
Les con­tours de notes bleues
J’inscris le temps à nous chercher

Et toutes ces écritures
Por­tent l’ombre
Sur les épaules du matin

 

 

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Lorsque je quitte mes mots
N’est-ce pas eux qui me quittent ?
Assail­lie par le doute

Je défaille

Je deviens orphe­line des dires portant
Les absences s’engouffrent
Ne plus être au faîte d’une pen­sée bafouillée

 

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