(en lisant Malrieu)
…
Elle était de transhumance
parcelle d’un temps blotti à l’ombre de l’aisselle
et puis tu m’as ouvert les bras comme des yeux
pour embrasser la terre
Ici,
on ne meurt plus,
on aime.
… alors sur le chemin les oiseaux font la roue
et la lumière se retrouve à jouir entre les herbes.
Il y vient des genêts, des orfraies, des poussières,
Tu es Nue.
Je n’en reviens pas d’être.
Est-ce un aveuglement possible dans les mains
ou sa requête ?
Je n’en reviens pas d’être.
***
Déployer le fracas de la lumière
sans colère,
démesuré, certes,
mais sans colère.
Juste un silence nous
gravé
maillé de sel
s’ouvre un chemin dont la rosée déborde
une rosée d’au-delà des larmes
une aube pour fêter l’Homme
un homme neuf
comme on vit un poème en marche.
***
On n’a jamais gagné
On n’a jamais gagné contre une horloge qui trafique des soleils
il faut y rejouer son coeur toujours
avec
alors germe un battant de cloche comme un temps qui voudrait sourire
pour qu’on l’accueille des deux pieds
et tant et tant de temps ravi se voit
basculer
parmi l’aube d’un autre appel
***
Dans la mesure éblouissante d’un éclat de cygne
un lac s’épand
il n’est plus par les mots
puisqu’au-delà des yeux les nuages vont leur nage
assez de je
Jour d’huis
Tout est là :
Tout est bien là.
Humblement nôtre.
***
… S’amorce un remuement d’étoiles
toute une beauté en alerte
une beauté qui n’en revient pas d’être belle
au point d’en oublier ses mots -
Promesse !
toujours tenue :
les marins sont des nôtres !
ici la mer vient boire
et le matin aime sa terre.