Pourquoi à la cime
De la canopée brillait
Cet impos­si­ble à la manière
De.

Était-ce un appel
Une invi­ta­tion scandaleuse
Comme la nature sait
Si bien se jouer
De nous ?

Le cueil­lir ou
Pass­er son chemin
Comme si, jadis
Alors que le fruit mûr
Me tendait les bras…

Léger duvet urticaire
Robe terre de Sienne
Quel drôle d’écrin.
Alors ?

D’habitude coupé en deux
Dans le sens d’une certaine
Longueur. Le kiwi
Se ren­dit l’air de rien.

: cœur tendre
Pulpe épicée
Pépins poivrés
Selon l’usage. Voire le sens
D’usage.

Deux doigts une éternité
Deux doigts une félicité
Vain­cre le souf­fle sur la crête
Du désir éclaté – obsession !

Bercée par sa musique
Rota­tive l’eau salée te parla
D’hier et l’encens couvrit
Ta sueur perlée.

Dessin en peintures
Dans le feu des arabesques
Sur tes hanch­es mordorées.

L’absent tri­om­pha alors
Roche rouge des volcans
Endormis cette lave en toi
Libéra son poids hier
Sur ton corps enchaîné – 
Tu t’envolas pour ailleurs. 

Désert marin sous les étoiles
Comme si les fruits
Se nour­ris­saient de nuit.

Soyeux et trem­pé d’embruns
J’entrai :
Soleil sur soleil.

Dans l’huile
De la lumière s’ouvrit
La clair­ière des mondes
Sous les nuages.

Plus d’épée ni de blessure
Kiwi pressé
Goutte à goutte
Le cathéter distilla
Le poi­son. Sel encore.

Brûlantes muqueuses
Doux d’amour
Bon­bon sucré de mon enfance

Enveloppe mon âme
Perdue
Aux qua­tre vents.

 

 

 

 

20 exem­plaires ornés de col­lages orig­in­aux de Chris­t­ian Jac­card rehaussés à la poudre lisse,
Paris, Edi­tions du Pyro­naute, 2011

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