À tous les con­damnés à peine de mort, coupables ou innocents
de – encore – 58 pays dans le monde.

 

Une heure, deux jours, vingt ans,
la mort
devant
dans l’écrasement d’y croire.
Con­damné bien vivant
déjà mort « de mal­adie d’attente »
dans la vul­gar­ité d’un ordre régalien
et l’orgueil du bon droit
qui assas­sine pour punir l’assassin.

 

L’âme à nu
inter­dite aux étoiles,
fer­mée de cris.
Elle vient
lourd appétit de cruauté
plus criminel
que le plus san­guinaire des tyrans
et eux, le saura-t-on ?
qui eux, peut-être, n’ont pas été coupables.

 

Et pour­tant, elle est là.
Elle,
la mort,
la mort-institution.
               Inespérance,
               douleur de vivre,
               peur de vivre,
               soif de vivre,
               couloir impénétrable.

 

Elle,
c’est le vice
et l’acte criminel
               absolus.
L’autorité pen­due à l’arbitraire,
l’inanité de toute intelligence,
la négation
du principe même
                       de l’homme.

 

inédit, Thaon, 2010.

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