En la brisure du vit­rail la vague ques­tionne l’éternité sur les noces
brûlées de la guerre

Une robe nue
nouée au désert
où l’envol s’arrache à la fièvre

Un linceul de pluie
oubli sans rives
où l’arbre tire sur son ombre

un ravin cour­bé de ciel
oiseaux d’un même songe
où le fil prend ses nœuds à l’invisible

L’ange de large témoin rassem­ble sa beauté sous l’obscurité
du temps.

Entre ses chevelures
la terre
endormie frag­ile au bas de l’univers

comme la pâleur
d’une croix laissée

comme le com­bat des larmes et de la mer

comme un essaim
de blessures brûlant aux mémoires
l’épreuve de l’écho écrit sur le jour la cen­dre de sa naissance

Quelle enfance morte près des fruits ?
quel rêve aban­don­né des flammes ?
quel immense remon­té le silence ?

Sur les bor­ds de l’originaire, comme l’algue éton­née au ven­tre du noyé,
le silence de la loi entre ses yeux ouverts.

Entre ses brais­es cher­chant l’initial
la terre
cou­ture du temps

vis­age de haut large
roulant
ses moissons fendues

Comme un mys­tère englouti
en avance sur les ténèbres…
qui a semé le désert dans le semeur ?

Un jour…
la révolte élève d’horizon le vol enseveli des choses

Un jour…
Le jardin brisé prête aux pleurs ses fleuves de clarté bergère

2003, inédit
 

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