Les par­adis ont perdu
Leurs jardins de tiarés et de jasmins
Il n’y pousse plus
Que ciguë et chienlit
Entre les pavés des rues
Où règ­nent travestis
Et belles de nuit
Plus de chants langoureux
Pour bercer le ciel
Plus de maisons à pergolas
Mais des hôtels en toc
Du bitume sur le sable
Des plages tout à l’égout
Tout est prêt
Pour accueil­lir les hordes
Venues d’ailleurs
Repe­u­pler cet Eden,
Lui assén­er progrès
Et discorde
Pour le plus grand bonheur
Des promoteurs.

 

 

(« Chants de Boat Pass »)
 

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