Trop assoif­fée ce matin la terre s’offre aux caresses

de cette pluie qui la fouille dans ses moin­dres recoins

par­mi les arcanes de géo­gra­phie intérieure

où les sen­ti­ments hauts savent par­fois nous transporter.

Elle est nous, dans le secret aban­don à être prise

sans vio­lence, ni fior­i­t­ure de mau­vais aloi,

avec toute l’obstination de la chair désirante,

l’économie du vrai, qui se doit d’aller jusqu’au bout.

L’endiablement de son plaisir quand la pluie se fait lourde,

à telle hau­teur de rage si longtemps contenue,

exhale l’exotique fra­grance de pérégrines

d’horizons loin­tains l’une de l’autre, qui s’entremêlent.

Il nous reste comme à elle, tou­jours d’arrière-plan,

le souci de ne pas don­ner assez à ce qu’on aime,

en mieux-être, en embel­lie des suites attendues.

Rien n’empêche pour­tant que l’instant ait été sublime,

équa­tion à résoudre d’abord entre soi et soi.

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