En hom­mage à OV. L de Milosz

 

Cheva­liers errants qui rêvent leurs vies et vivent leurs rêves
Vagabonds soli­taires de l’âme chem­ineaux anonymes de l’esprit
Ils tra­versent le temps et l’espace sans repos ni trêve
Pour venir allumer des soleils noirs au cœur de la nuit

Ayant l’âge du sable de la mer et du vent du désert
Emprun­tant les vête­ments du siè­cle où nous sommes
Le pain des forts le feu et le sel leur sont offerts
Dans des haltes secrètes où s’aiment les hommes

Alchimistes du Verbe et forg­erons de l’âme
Ce  sont des maîtres sans tem­ple qui ont rendez-vous
Une lanterne sourde à la main pro­tégeant  la petite flamme
Dans la clair­ière de l’être où règne l’amour fou

Ils péré­gri­nent de siè­cle obscur en siè­cle obscur
Por­tant sur leur épaule droite un noir corbeau
Eclairant le chemin des con­sciences pures
Pour que le monde et les jours soient enfin beaux

L’œil est le soleil du cœur comme le cœur celui de l’esprit .
Venus  ici et main­tenant dans le monde sans lui appartenir
Réin­car­n­er dans le creuset des cœurs  la parole qui vit
En eux s’élève le souf­fle d’une vie plus forte que la mort à venir .

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