Je marche dans les rues de Bahlil,
Ahmed  qui me con­duit entre les murs de pierre
et la sécher­esse de la riv­ière,  est venu me chercher sur la place
tout en bas du village.
Il me dit qu’en langue tamazir
Bahlil veut dire  le charme de la nuit
et je suis tout près à le croire tant
je suis heureux de marcher ain­si à son côté.
Il fait frais, la terre ocre retient encore les désirs d’eau
que lui ont lais­sé les petites heures du jour.
Les pre­miers enfants vien­nent à notre rencontre
des hommes sor­tent de la montagne
leurs maisons y sont creusées
Bien­tôt le soleil sera trop chaud
pour pou­voir bin­er le petit jardin
pren­dre soins des fèves, des pois et
des quelques fleurs qui y poussent
alors il ne faut pas tarder.
Cepen­dant cha­cun salue, l’ar­rête pour con­naître les nouvelles.
Est-ce que le dis­pen­saire sera ouvert aujourd’hui ?
L’in­sti­tu­teur est-il enfin arrivé ?
À cha­cun il répond
et cha­cun remercie
non sans s’être enquis de celui que je suis
Il leur dit  que je suis celui qui monte  vers le haut du village,
vers la mai­son d’Ahmed
sa femme et ses deux fils ;
Que déjà la bouil­loire est sur le feu
et qu’il y a suffisamment
de sucre à cass­er pour le thé.

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