Le ciel, mâcheur de lanternes, crache des ombres –
tes journées par­mi les tonnerres,
har­pon­nées de rage.

Aux heures décimeuses
qui nient les éclaircies,
tu fais le guet.

Pourquoi ne fuis-tu pas ? Tu fuis 
à coups de tentacules 
par les champs d’héliacinthes…

Tes bil­lets doux ont des dents de nuées.
Ta parole
tresse des pleurs avec les larmes,
vers la mer, quelque part,
vers l’amour…

Mais les voix de la nuit,
insoumis­es en hâte aux saisons dangereuses,
ne chu­chotent plus dans ta main.

Et tu grinces.

Du fond du ciel fondent tes vies – 
ratées, poulies rouillées.

Le ciel se cam­bre pour cracher des ombres. 
 

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