Je n’ai pas vu le temps passer
Le soir est tombé
Mes yeux se sont couverts de suie, – la nuit
des hommes
A modelé des lettres
Pour moi, indéchiffrables
Puis l’amour est venu
Comme un enfant mal débarbouillé, d’abord,
– attentif aux autres
À mesure que ses yeux s’ouvraient
Que ses jambes grandissaient, – que son cœur
Se raffermissait : se nourrissant des années
– Comme d’autres de lait –
Pétrissant mon âme, et frappant, un jour,
à ma porte – où je l’ai vu apparaître
Vieux, et vénérable – : un amour toussotant,
et crachotant
Flageolant sur ses jambes – mais un amour
Tout de même – : lui non plus
N’a pas vu
Le temps passer