Par les noirs sentiers où tu m’as
conduit
Il n’y avait nulle âme qui vive ;
J’ai vu ma vie divisée en deux
Comme un fruit : tu en as
exprimé la sève
L’as bue, – et en me retournant
En te cherchant, et ne voyant
personne
Que ces chemins déserts, – ce
soir
Si seul, ce soir –, je ne regrette
rien ;
Je te sais heureuse, absorbant
secrètement
Le lait de ma vie, le lait de ma
nuit
Exprimé pour toi, et je te vois
Les paupières fermées, filtrant
ce doux sommeil
Qu’ont les nourrissons, suçant
leur pouce
Tandis que la nuit amassée au-
dessus d’eux
Complote en vain. Alors elle
les berce