Ne viens pas sauf si tu y es obligée
Par une néces­sité plus pres­sante que la vie
Ce qui arrache l’âme à elle-même
Est plus indis­pens­able que l’eau : ne viens pas
Sans ce besoin qui lig­ote les pieds du dormeur
Et les enracine dans sa nuit, à tout jamais
Il y a une ville, un jour, qui m’a dit
T’avoir vue au soleil et ton visage
Ni ombre ni lumière mais
Les deux à la fois rayonnait
D’une douleur secrète : ne viens pas sans
  cette douleur
Sans cette lumière
Sans ce vis­age : nous nous reconnaîtrons

image_pdfimage_print