Ta main caresse le ciel comme une porce­laine de jour de fête. Ta main offerte et légère d’un bleu apaisé sur le papi­er de même couleur. Ta main posée. Ta main en attente. Bien­tôt l’empreinte de l’encre lais­sera la parole vivante du beau sou­venir de l’enfance, la grève bleue ; venu de l’océan, le souf­fle que l’on n’entend pas – il par­le si bas. Un papil­lon se pose sur le guéri­don. Tu écris ton âme sans acri­monie ni men­songes, sans insultes à la vie à l’amour et sans tourn­er le dos à la mort qui passe sans mot dire. Et dans le pli des yeux de la grève qui écoute, toi si petit, tu vois s’approcher les étoiles épinglées à l’immense drap bleu de l’indicible. Jubi­la­tio. Bene­dic­tio. Laudatio.

 

 

                                                      
                                     « Je vous écris de mes lointains »
                                      Éd. La Part com­mune – Rennes, 2012
 

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