Je suis l’enfant d’un bonheur simple
Je ne suis que talus de simples
Je suis ce lent bonheur tout neuf
D’aimer les âmes et Rutebeuf
Le royaume des passereaux
Le dit bien simple du sureau
Des arbres où la bruine estampille
Le haut silence des jonquilles.
Je suis cette âme simple
Qui sait encor un regard simple
L’amour des arbres et les grillons
La gloire ardente des Villons.
Lié dans la gerbe des jours
Verbe du temps et de l’amour
J’ai revêtu l’habit d’été
Le silence reclus des versets
Afin d’aller l’âme sans âge
Coudre le sarrau des nuages.
« La lumière du temps »
Éditions Caractères – Paris, 1995