Avant l’île
le boudoir ovale
la rue fermée
les siestes
les pas avançaient
sans bruit
dans la conscience

 

la parole formait
ses plis
ses enveloppes
suiv­ait les gouttes d’eau
la parole
restait dans la bouche
tout près

 

marais sombre
fougère fougère
et lac
thé Wulong vieilli
créaient
l’enchantement
la poutre solide

 

quelques formules
perçaient la langue
le corps se déliait
la chaleur
enfin revenue
une danse
dans la lumière

 

le silence
fab­ri­quait une peau
des ruisseaux
dans les livres
les pierres
rete­naient les cartes
le vert soute­nait tout

 

les gestes s’attachaient
aux gris
aux apparitions
des voix
tombaient de la nuit
de la fin de l’été
sous les flambeaux

 

le souffle
l’imaginaire
traçait ses cercles
une voûte de verre
les maïs pliaient
se mêlaient
midi et les nuages

 

 

 

Paris, édi­tions de Riv­ières, 2012. Avec des pein­tures orig­i­nales de Philippe Hélénon
 

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