Je marche comme un mort
Les hommes qui meurent et les hommes qui aiment
Ont la même démarche
Ils vivent ailleurs déjà
La lune est pleine
Et je ne sais trop si elle m’empoisonne
Ou me soutient
Un météore ailleurs porte ton nom là où nul mot n’existe
Les murs de la ville sont peints de silence et d’ombres
Je la sens qui s’émiette à cha­cun de mes pas
Encore une rue et toute la ville se sera évanouie
Alors j’entendrai l’herbe cra­quer à nou­veau sous mes pieds
Sous ce ciel déchiré de vagues phosphorescences
Alors je prendrai cette main de lumière pour me guider vers cet autre pays
Enfin dans cette plaine blanche qui en secret portera ton nom
Je serai chez moi.

 

Extrait de L’Athanor des poètes – Le Nou­v­el Athanor. 2011.
 

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