Cœur de renard

 

 

 

Etre une pierre dans la chair
mais tout sourire en société
et être chat au milieu des souris

Porter des habits fleuris
et dans les poches des vipères

S’amuser boire et rire
avec des amis avec des sœurs et frères
et en sous main pré­par­er  la guerre

Sus­citer çà et là le dialogue
se dress­er comme un bienfaiteur
en leur ven­dant chars et canons

Chanter partout le bonheur
et auteur des juteux malheurs
cueil­lir son or dans la terreur

 

 

 

 

 

 

La feuille verte

 

 

 

 

La feuille verte par­le en silence
le lan­gage fer­mé aux hommes

elle livre à la pluie et au soleil
ce à quoi toute âme aspire

qui va ouvrir aux cœurs de pierre
le lan­gage de la verte feuille

qui com­mu­nie au champ de l’harmonie
avec le beau soleil et la douce pluie

 

             

 

 

 

 

 

 

                                       L’Immensité

 

 

 

 

L’Immensité dévore la puis­sance de l’œil
et s’ouvre lente­ment à la clarté de l’âme                                        
le silence ici cache une puis­sance inouïe
le feu et l’eau dictent leur puis­sante loi

l’har­monie est mon par­adis manquant
et le vent mon prince riche en abondance
ici on n’évolue pas les yeux voilés
la nature même dia­logue avec les sens

la vie se fait toute petite
et l’âme hum­ble se jette à genoux
à l’autel de cette puis­sante Immensité
le néant nous prend subite­ment à la gorge

toute notre fierté n’est plus que poussière
le vis­i­ble affiche l’empreinte de l’invisible
et l’on pleure la mélodie des tisserins
en marche vers des pro­fondeurs inexplorées 

 

 

 

 

 

 

 

                                          Regard

 

 

 

Je pousse très haut les pas de l’inquisition
jusques au domaine de l’autre

et pro­jette les flèch­es de l’enfer
vers l’intérieur de son âme

 

 

Je détiens l’imbattable record
de la vaine péné­tra­tion du cœur

alors je calque les réal­ités extérieures
pour pénétr­er le monde intérieur

 

 

Je suis un maître génial
dans l’art de cri­ti­quer le monde

et sais voil­er dans mon cœur
le tré­sor de mes crasseuses réalités

 

 

J’ai une âme à tout pénétrer
le vis­i­ble et même l’invisible

j’aime ouvrir l’univers à mes appétits
hélas ! l’horizon tou­jours bloque mes avancées

 

 

 

 

 

 

Four  du  soleil

 

 

 

Je suis dans la nuit immergé
mes yeux sont voilés d’épais brouillards
les mains agis­sent pour la renaissance
et le ven­tre se lève puis­sant dévorateur

et s’approprie les raisins dédiés à tous les cœurs
alors demain se voile les yeux
les méninges s’enfoncent dans mon cru­el abîme
et la vie joue au cache-cache avec le temps

                                                                            

Je suis dans la nuit immergé 
 Mon cru­el abîme se fait père noël
et chante le mau­vais chant du réveil
les vrais chants sont giflés en plein jour

les fans des chants bien popularisés
dansent au plein cœur de la nuit
et van­tent les pépins de l’émergence
hélas ! je suis immergé jusques au cou

 

 

Je suis dans la nuit immergé
je crie aux étoiles du fond de ma nuit
ma voix brisée jamais ne les atteint
qui va porter le vent aux mains du temps

pour me sor­tir de mes pro­fondeurs nocturnes
oh !  j’adore mon cru­el abîme
le temps demain — ciel bleu
ira cuir mon cru­el abîme au four du soleil

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