Tu es de retour avec tes trois chats,
tu as apporté des mûres vénéneuses cueil­lies à l’arrière du monde,
et d’autres cadeaux, des choses mis­es au rebut,
afin d’étaler tes cheveux sur mes papiers,
sans dire un mot, dépravée, luxurieuse.

Avant d’entrer, pour éviter que je te reconnaisse,
tu as pressé le nez con­tre le car­reau de la fenêtre,
puis, de la main, caressé la poignée de la porte,
dès tes pre­miers pas tu débou­ton­nais ta première
robe, à la sec­onde, à la troisième, à la quatrième,
tu as arraché les bou­tons, tout détricoté,
jusqu’à être dis­parue toute entière.

 

Tra­duc­tions de 
Lil­jana Huibner-Fuzellier
&
Ray­mond Fuzellier

 

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