Across the street, a rust­ed met­al roof,
a blocked-off chim­ney stack.
And next to it, a con­crete shape,
a dol­lop with a point­ed bit, which -
if it was a bird – would be its beak.

But its just a motionless
smooth-sculpt­ed something
in the shad­ow of the chim­ney stack.
Blue sky. Rust-red tin roof.
Did I imag­ine that the beak moved,
just a lit­tle? That the whole blob-sculp­ture shifts
and moves some more?
It real­ly is a bird!
More move­ment – and one bird becomes
two jack­daws on the skyline.
I watch them closely
as they sidle down the roof.

I look away for just a moment and they’re gone.
A bird absence.  A nothing.
Bleak­est of blue skies, dullest of red rust roofs.
I turn away.

Moments lat­er, glanc­ing out again,
the bird is back -
on the edge of the tin roof,
just oppo­site my window.
Return of the jackdaw.

The sec­ond one comes even closer,
perch­es on the pole
between my win­dow and the roof.

I felt the bird absence,
the jack­daw gap in blue sky,
and – clear as this blue against the rust­ed red -
they must have felt it too.

 

 

 

Le mur­mure de l’oiseau

 

De l’autre côté  de la rue sur un toit en tôle rouillée,
un con­duit de chem­inée condamne.
Et à côté , une forme en béton,
une masse avec un bout pointu -
qui, s’il s’était agi d’un oiseau,
aurait été son bec.

Mais ce n’est que quelque chose d’immobile
aux formes douce­ment sculptées,
a l’om­bre du con­duit de cheminée.
Le ciel bleu. Le toit de tôle rou­gi par la rouille.
Pou­vais-je imag­in­er que le bec bougeait un petit peu ?
Que toute cette tache sculp­tée main­tenant se déplace
et se met à bouger ?
C’est un oiseau, un vrai !
Encore un mou­ve­ment – et cet oiseau
devien­dra deux chou­cas sur la ligne d’horizon.
Je les observe attentivement
tan­dis qu’ils descen­dent sur le toit en marchant en biais.

Un instant, je détourne mon regard et les voilà partis.
Une absence d’oiseau. Un vide.
La plus maus­sade des ciels bleus, le plus terne
des toits de rouille route.
Tournons la page.

Quelques moments plus tard, regar­dant à nou­veau au dehors,
l’oiseau est de retour – sur la gout­tière en tôle du toit
juste en face de ma fenêtre.
Retour d’un choucas.

Le deux­ième se rap­proche davantage,
vient se percher sur le poteau
entre ma fenêtre et le toit.

J’ai éprou­vé l’ab­sence de l’oiseau
et les chou­cas man­quants dans le ciel bleu.
Et – aus­si clair que ce bleu con­tre le route de la rouille –
ils ont dû eux aus­si ressen­tir cela.

 

Traduit par Dominique Sorrente

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