High up on the moun­tain road – or so I call it -
its ele­va­tion on the map is one brown wig­gly con­tour line -
I see the reed-fringed water head­ing out to sea.
Cicadas siz­zle in the clumps of trees.
Now and then a car goes past but mostly
its just me and vineyards
and a flat expanse in front of me,
shim­mer­ing with heat.
The land­scape seems content
to have the sky and dips of val­ley to itself.
The grapes are dusty sea-blue,
tight­ly bunched together.

I pull four quinces from a tree
and each one comes away with one small leaf.
Yel­low splash­es bulge around their sides.
I put them in my cloth bag, 
feel their hard round shapes
against my back as I ride home.

 

 

La Route de Montagne

 

La-haut, sur la route de mon­tagne – c’est ain­si que je l’appelle,
son alti­tude sur la carte est fig­urée par une ligne mar­ron tortueuse –
je vois la riv­ière bor­dée de roseaux qui s’en va
se jeter dans la mer.
Les cigales grésil­lent dans les bosquets d’arbres.
De temps en temps, une voiture passe mais la plu­part du temps,
il n’y a que moi et les vignes
et une éten­due plate sous mes yeux qui miroite de chaleur.
Le paysage sem­ble satisfait
d’avoir le ciel et le creux des val­lées pour lui tout seul.
Les raisins en grappes compactes
sont d’un bleu marine poussiéreux.

Je cueille qua­tre coings sur un arbre
et cha­cun se détache avec une petite feuille.
Des tach­es jaunes for­ment sail­lie sur leur côté.
Je les mets dans mon sac en toile,
je serre leurs formes ron­des et dures
con­tre mon dos sur le chemin du retour en vélo.

Traduit par Dominique Sorrente
 

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