A Fey­rouz

Il croit encore que cette chanteuse l’a bercé de son chant de rossig­nol et veil­lé sur son chemin avec la vig­i­lance de l’amante, plus qu’un batail­lon de tantes, plus que ses grands-par­ents, plus que sa mère et son père.

Il croit encore qu’avec sa voix, elle lui a appris plus que toutes ses insti­tutri­ces, plus que ses longues et épuisantes lec­tures dans les arbres, dans les livres et dans le lit de ceux qui l’ont précédé sur cette terre.

Com­ment aurait-il pu — sans cette chanteuse — cap­tiv­er sere­ine­ment les âmes de ceux tombés en voulant libér­er l’aurore dans leur pays ?

Il n’est cer­taine­ment pas sor­ti de la matrice de sa mère
Il croit encore que cette chanteuse — sans qu’elle le sache — l’a enfan­té de sa gorge !

 

 

Extrait de Je me lèverai un jour, antholo­gie poétique
établie et traduite de l’arabe (Pales­tine) par Antoine Jockey

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