O mon ami qui ne m’a jamais vu,
Bientôt le soleil percera
Derrière tes yeux voilés.
J’ai peur, tu sais, au bord de sa lumière.
Tu as déjà quitté ses rives
Et tu me laisseras
L’azur, la mer, l’horizon tout autour,
Perdu, là où l’eau est si lisse,
Le silence rutilant.
***
C’est l’automne, le ciel est creux
Et c’est l’après-midi.
De grands arbres tumultueux,
Au bois dur, parfumé,
Diffusent une lueur de peine.
Et l’amant, par ces allées
Où la lumière se traîne,
Rôde, discret dans cette douleur
Vacante, cherchant, meurtri,
À se vêtir d’obscurité.
***
Loin de la terre sillonnée,
Des clairières de l’être,
Ta mort sommeille, frissonne, tapie
Au fond de mes yeux clos.
Chaque soir je regagne son règne,
Mon silence esseulé,
Comme une bête blessée
Dans le sang du soleil.
***
L’absente
Respire auprès de moi
Elle dort
Doucement ne fait que vivre
Ailleurs
Lorsque son corps la quitte
Secret
Dès que la nuit l’habille
***
Une porte s’ouvre devant moi.
La terre grince sur son axe.
Soleil froid ; chambre vide.
J’ai rêvé tu vivais encore.