par­fois la nuit
l’intelligence cède
la volon­té vacille 
et tu te retrou­ves pieds nus 
dans la cuisine 
avec l’envie d’en finir
tu as entre les mains
le bien suprême
d’une vie
à trancher
d’un geste 
mais te surprend
l’ironie
de mourir héroïquement 
en pyjama
entre l’égouttoir à vaisselle
et une ottomane
depuis peu reconvertie
puis l’aube te cueille
à l’improviste  
une cig­a­rette entre les doigts
et la bonne odeur
du lait
sur le gaz

 

Traduit de l’italien par Danièle Faugeras & Pas­cale Janot
 

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