Espoirs déçus,
amères rancunes,
froides colères
for­ment un char­mant monticule
dans lequel on se prélasse à l’envi,
bouche de travers,
yeux mi-clos.

Il n’y a pas foule ici.
La foule préfère le sucre,
les pail­lettes, les notes claires.
La terre noire colle aux semelles
et les limaces se traînent
magnifiquement.

Cela ressem­ble à un automne sans fin,
plu­vieux, plaintif.
L’odeur des feuilles pourrissantes
prend à la gorge.
Les nou­veaux venus
aimeraient repartir,
mais la nuit tombe
et le chemin s’efface.

 

 

  Juin 2012

Poème paru dans Poètes français et maro­cains (1), édi­tions Poly­glotte, 2013.

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