à Véronique Flahault

 

 

 

La femme sort du bain

Une femme sort

       du bain

Envelop­pée dans

un peignoir

Le sein nu

elle cache

Son sexe de

sa main

Un coq la

regarde…

pli­ure

Lui suce le

sein elle

Les yeux ferm

és jambes

Repliées corps

dis­joints

Par

la

pli

ure…

Une autre femme

La femme sort du bain

humide son

Peignoir encore ouvert

une autre

Femme à genoux

entoure sa

Taille de ses

mains

froides…

Casi­da de l’Amoureuse

Par le creux de l’oreille ouverte

ren­dez moi sourde et que je pénètre

Dans votre bouche fer­mée afin de

saisir l’âcre salive de vos pensées

Ren­dez moi aveu­gle pour que je voye

l’épaisseur de votre ombre penchée

Sur le bois de mon lit ren­dez moi

muette et que la langue exaspérée

De mon désir nous con­duise dans

le champ des blés coupés courts

Ah ! le goût ne peut me venir

à cet instant de vous haïr

Ren­dez moi insen­si­ble et que j’éprouve

la douleur impuis­sante de votre regard

La Reine des flots

Autant savoir que la reine des flots

Repose en une baie de Recouvrance

Autant la chercher dans la brume

Éten­due sur son lit de varechs

Trans­par­ente autant l’apercevoir

Vers la courbe de l’horizon

Cou­verte de coquilles de nacres

Des escar­gots de mer sur sa peau

Par­mi les osiers les fougères

Dans le car­ré du marais salant

Autant la sur­pren­dre dans son drap

De sel gris ou de sel blanc

Femme nue dans une auge de pierre

Qui se baigne sous les brisants

Rue des Repenties

Les rues s’en vont à la rivière

Rue des Repen­ties rue d’Enfer

Des Péni­tentes qui cherchent

Le dur chemin des flots égarés

Autant suiv­re le vent qui souffle

Dans les impass­es son tourment

Je vois cette femme assise les mains

Ten­dues entre ses jambes décroisées

Yeux fer­més les seins nus calme

Dans le dessin tour­men­té d’ocres

La ligne du sexe mon­trée comme

Une feuille tombée d’automne

Le hasard et la lib­erté noire

Je pou­vais pass­er sans la voir

bar­rière d’Osaka

Même si toute la nuit

vous imi­tiez le

Chant du coq je ne

vous ouvri­rais

Pas la barrière

d’

Osa­ka

 

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