une flamme se pose sur la bougie
— un papil­lon éclaire le jardin

plus tard, flamme et fleur se croisent

le soleil est un livre rayonnant -
c’est ain­si que l’on­cle Pierre voit sa bibliothèque

- une col­lec­tion de soleils

l’on­cle Pierre dit aussi :
mon jardin nav­igue de sai­son en saison,
il longe les autres jardins -
je voy­age avec lui

l’on­cle regarde le bois de sapins
il me dit :  “c’est un tem­ple grec”

l’on­cle s’ar­rête, il regarde la Terre
qui passe au-dessus du village -
“la Terre est un pont”, dit-il

dans le jardin aussi
les vagues se plient, se déplient
jusqu’aux plages belles et immobiles

reflété dans la fenêtre de la grand’mère
on voit le jardin qui longtemps pense

 

[…]

 

 

(extrait, depuis qu’il n’y a plus de papil­lons sur terre il n’y a plus d’anges musi­ciens dans le ciel, Édi­tions L’Herbe qui trem­ble, 2012).

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