Lam­ber­sy Wern­er, d’origine belge (Anvers, 1941 ) vit et tra­vaille à Paris depuis 1980 ; car­rière com­mer­ciale et voy­ages ( Amérique, Asie, Afrique, Europe de l’Est…) entre 1960 et 1982, où il intè­gre le Cen­tre Wal­lonie-Brux­elles. Poète impor­tant dans le domaine fran­coph­o­ne, tout en vari­ant dans le ton et la forme, de l’extrême dépouille­ment à une res­pi­ra­tion ample, sa poésie, à tra­vers plus de 40 ouvrages, pour­suit une médi­ta­tion inin­ter­rompue sur le dépasse­ment de soi dans l’amour et l’écriture. Il a rem­porté de nom­breux prix et, par ailleurs, est traduit en vol­ume dans plus de 20 langues. Les revues « NU(e) » N°50 et « Le Non-dit » vien­nent de lui con­sacr­er un numéro spé­cial.  Une réédi­tion des livres d’artiste, introu­vables ou épuisés, est en cours. A not­er : Maîtres et  maisons de thé , et plusieurs recueils chez Le Cormi­er, Labor, Dur-an-ki, Les Eper­on­niers, Cadex, Phi, Le Dé bleu, L’Age d’Homme, L’Amourier, Le Tail­lis pré, Her­maph­ro­dite, Dumerchez, Rhubarbe ou les édi­tions du Cygne, deux antholo­gies per­son­nelles : Présence de la poésie (Les Van­neaux ) et L’éternité est un bat­te­ment de cils, chez Actes Sud, et un impor­tant recueil à paraître en 2014 chez L’Age d’Homme : « Dernières nou­velles d’Ulysse »… 

Coim­bra est le deux­ième volet d’un trip­tyque, com­mencé en 1980 avec Archi­tec­ture nuit , répon­dant à Adorno qui pense le poème impos­si­ble après la Shoa…et que  Dernières nou­velles d’Ulysse  ponctuera en 2014 chez L’Age d’Homme, car nous sommes tous fils et filles d’une minus­cule Ithaque en route vers une nou­velle weltan­schau­ung, dont seul le chant pour­rait pren­dre en charge l’épopée démesurée…Coim­bra s’occupe donc de recon­naître la place à par­tir d’où  la voix poé­tique peut s’élever dans notre vie sou­vent si peu héroïque ! Tout est né à Coim­bra, où regar­dant le soleil descen­dre la colline et rejoin­dre San­ta Clara a Vel­ha « qui s’enfonce de quelques mil­limètres en plus » dans les berges du Mondé­go, fleuve côti­er qui renoue avec l’imaginaire et l’irrationnel de l’océan, J’AI VU Orphée rejoin­dre Eury­dice, s’enfoncer avec elle, la ramen­er au jour et la per­dre à nou­veau dans la con­fu­sion du quo­ti­di­en et «  la beauté  des choses ». Ma femme était enceinte de notre pre­mier enfant  et chaque jour était le pre­mier jour de notre amour ! La pas­sion, comme la vie, doit mourir sans cesse pour renaître sans cesse neuve. Que l’encre du scribe soit la nuit où trem­per le calame du monde, la lumière du vivant,  et qu’il pose les signes d’un mys­tère qui ne se résout que dans un mys­tère plus grand jusqu’à rejoin­dre celui de l’univers. 

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