En peu de temps
la main qui tisse une lumière pour la terre
cette même main
doit aus­si pren­dre la hache
pour ren­vers­er le pou­voir illégitime
de toutes les tyrannies

Il y a eu la nais­sance des choses
le temps du partage
et le retard à ren­dre vis­ite à sa pro­pre dépouille

Sans délai il faut ini­ti­er le mouvement
met­tre son passé sous son bras
Bataille con­tre la grav­ité, trou­ble de la vision
plus vite encore
aller quelque part
après minuit

Et puis
saisi par un temps, une perte ininterrompue
se laiss­er glisser
comme un nuage au-dessus d’une table à l’envers

Parce qu’il suf­fit de se déplacer
avec la pen­sée mati­nale d’un chien
pour se retrou­ver sain et sauf
mal­gré sa pro­pre adversité

 

Extrait du recueil “Saisons d’argile” © Édi­tions Al Man­ar, 2011.
 

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