Le rêve le plus abouti
n’est pas celui qui vient du roy­aume de l’inconscient

Regarde le dehors
le jardin dans la soli­tude du silence
souri­ant à l’impatience des amants
qui mêlent leurs lèvres sans un mot
dans l’incendie d’une étreinte

Ain­si le miroir se plaît en toi
alors que mon cha­grin recommence

Plus tard, après la pluie
ta nuit est rentrée
et timide­ment le jour est apparu
alors que ton regard fix­ait tou­jours le bateau en papier

Toi, gamin issu de l’argile
qui apprend au désert la parole
l’infini sous les pieds
dis-moi pourquoi soudain je pense aux fusillés
et com­ment rat­trap­er l’élan du hasard
et écrire sur les hommes ?

Que faire, dis, de ce chantier de songes défrichés
de ce manoir qui tournoie con­tre le vent
et de l’origine de la balade sur le quai triste ?

Le voleur de visage
est comme Adam au clair de lune
à la lueur de cette perle
comme un sor­tilège de l’écriture
un tri­om­phe du printemps

De haut en bas
je suis le veilleur de l’aube
le moulin de la perte

 

 

Extrait du recueil “Saisons d’argile” © Édi­tions Al Man­ar, 2011.

image_pdfimage_print