Dimanche de la résurrection
Grappes d’or jaune en fusion.
S’immisce en reflets longs
Sur la peau des arbres morts
La frêle esquisse des épineux
Qui tis­sent d’éclats la cen­dre grise
De l’air granuleux.

Les vagues som­bres s’étirent
Et dérivent, éclaboussant
De teintes livides
La den­telle craquante
Des roches éteintes.

Les flots saumâtres
Ont rongés et dévorés
La côte d’albâtre,
La terre crayeuse.

Dans les éboulis gisent
Nos enfances  allègres
Et giboyeuses
Nos cabri­oles rapides
Nos craintes feintes,

Nos peurs dénudées.

Les eaux acides du temps ont dissout
nos souvenirs…
Mais, nul espoir n’expire.
 

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