On ne peut que l’avoir remarqué
les abeilles devi­en­nent quand elles brûlent
comme du velours ten­dre et rouge
frag­iles comme la pupille nue d’un œil bleu —
puis meurent.

Cela sûre­ment précédé d’un feu
qui fait fon­dre les rayons
et de la mon­tée au ciel des derniers rêves
de la ruche.
Un instant cela provoque même
une légère bous­cu­lade aérienne —
puis tout va se dissiper.
Et comme les rêves des abeilles, on s’en doute
ont un par­fum de fleurs,
au bout d’un cer­tain temps
la ruche suiv­ante cherchera encore
en vain là-haut
un jardin.

(Dor­toir — Neuf paraboles noc­turnes, 1999)

 

 

Tra­duc­tion du grec par Michel Volkovitch

 

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