Résurrection
J’habite la caisse
La nuit du solstice d’été approche
Il y a une plante
Elle transforme l’air en or
Il y a une plante dans ma gorge
Je crois que c’est un ombilic de Vénus
J’ai la tête très pleine mais noire, j’ai la gorge noire
Mais j’ai la foi
Tant pis si je tombe
La pluie tombe aussi et on ne lui en veut pas
Ce n’est pas grave
Car l’âme aussi est vagabonde
J’ai vécu trop longtemps, ce n’est pas grave
La nuit du solstice d’été approche
Je trouve que je respire bien, mes poumons sont noirs mais je respire
Le serpent et la fleur
L’animal ne traverse pas
Semer des graines
Dans une armoire, il a attaqué quelqu’un
Sous le soleil, explique-moi la vie
Dans une armoire, il a mangé son cœur, l’animal
Remplace demain par aujourd’hui
Mettre le démon dans le système musculaire
La brume, toujours la brume mais je sais que le soleil brille
Dans le système respiratoire
Il y a cette lumière au bout du tunnel
Sur la tombe. L’animal appelle
Et les graines deviennent lieu sacré
Un serpent
Une fleur nue
Dans la bouche
Dans la lueur-fuite fantastique
Maintenant ou jamais
C’est dans un cimetière qu’on boit de la bière
Et la bergère parle-triche tête à l’envers
Et ça pourrait être drôle la ruine
Et tout pourrait brûler-saigner
L’enfant est beau et la pluie
Rejoint la terre, rejoint la mer, rejoint mon âme
Dans la bouteille, c’est drôle l’existence, dans le cimetière
C’est drôle la mort-renaissance
Oui dans la tête, il y a un rideau
Oui, je suis un troubadour, et alors ?
Oui je respire
Oui, je m’éveille
Je respire par les yeux
Et j’interroge la pluie
C’est
Maintenant ou jamais
Ami, laisse dire
On ne respire pas toujours
Dans le journal, un fantôme s’est échappé
On ne mange pas toujours, on pense
Et le roi-pirate se prélasse
Omelette au fromage et la race
Et le philosophe se réjouit
Ça vient du ventre du cerveau et quand on dit oui
Le singe loyal et la fourmi dansent
Ça vient du corps
Ça appelle la luxure
Peut-être
Ami, laisse dire
Oncle
Mon oncle dans le coffre
Attend un saltimbanque barbu
Je montre le corps
Je lance un poème en l’air
Mon oncle est blanc
Le saltimbanque est neige en feu
Je fais une photo
Entre chien et loup ou heure dorée ?
On l’appelle le tigre
Il est rêve et espoir
Libre maintenant
Des œufs dans mon ventre
Une icône colorée dans une sépulture
Quand on l’a ouverte, on s’est rendu compte qu’il y avait un homme mort
Et sous la lumière, une licorne déjantée galopait dans la prairie
Des fleurs lourdes
Une truite terrible
Une ombre à coté
Un gryphon majestueux
À côté de la maison
Je libère mon enfant intérieur, va, joue au jeu de la vie
Le fantôme est libre maintenant
Le paradis
Une jeune fille superbe retrouve un moine aux abords d’un fleuve
Elle dit bonjour
Elle caresse une luciole
Et rentre dans sa tête
Le moine est timide et il siffle fiévreusement
Elle habitera sa tête
Elle habitera aussi la cabane dans les arbres
Elle s’habituera
Et le moine brûlera sa robe de moine
Elle s’habituera à traverser le feu dans sa tête
Et le moine sera heureux
Il n’y aura aucun problème
Ce sera le paradis.