Gaëtan Sortet & Khalid EL Morabethi, Résurrection et autres textes

Par |2018-03-03T12:28:18+01:00 1 mars 2018|Catégories : Gaëtan Sortet, Khalid EL Morabethi, Poèmes|

Résurrection

 

J’habite la caisse
La nuit du sol­stice d’été approche
Il y a une plante
Elle trans­forme l’air en or
Il y a une plante dans ma gorge
Je crois que c’est un ombil­ic de Vénus
J’ai la tête très pleine mais noire, j’ai la gorge noire
Mais j’ai la foi
Tant pis si je tombe
La pluie tombe aus­si et on ne lui en veut pas
Ce n’est pas grave
Car l’âme aus­si est vagabonde
J’ai vécu trop longtemps, ce n’est pas grave
La nuit du sol­stice d’été approche
Je trou­ve que je respire bien, mes poumons sont noirs mais je respire

 

 

 

Le serpent et la fleur

L’an­i­mal ne tra­verse pas
Semer des graines
Dans une armoire, il a attaqué quelqu’un
Sous le soleil, explique-moi la vie
Dans une armoire, il a mangé son cœur, l’animal
Rem­place demain par aujourd’hui
Met­tre le démon dans le sys­tème musculaire
La brume, tou­jours la brume mais je sais que le soleil brille
Dans le sys­tème respiratoire
Il y a cette lumière au bout du tunnel
Sur la tombe. L’an­i­mal appelle
Et les graines devi­en­nent lieu sacré
Un serpent
Une fleur nue
Dans la bouche
Dans la lueur-fuite fantastique

 

 

 

Maintenant ou jamais

C’est dans un cimetière  qu’on boit de la bière
Et la bergère par­le-triche tête à l’envers
Et ça pour­rait être drôle la ruine
Et tout pour­rait brûler-saigner
L’en­fant est beau et la pluie
Rejoint la terre, rejoint la mer, rejoint mon âme
Dans la bouteille, c’est drôle l’existence, dans le cimetière
C’est drôle la mort-renaissance
Oui dans la tête, il y a un rideau
Oui, je suis un trou­ba­dour, et alors ?
Oui je respire
Oui, je m’éveille
Je respire par les yeux
Et j’in­ter­roge la pluie
C’est
Main­tenant ou jamais

 

 

 

Ami, laisse dire

On ne respire pas toujours
Dans le jour­nal, un fan­tôme s’est échappé
On ne mange pas tou­jours, on pense
Et le roi-pirate se prélasse
Omelette au fro­mage et la race
Et le philosophe se réjouit
Ça vient du ven­tre du cerveau et quand on dit oui
Le singe loy­al et la four­mi dansent
Ça vient du corps
Ça appelle la luxure
Peut-être
Ami, laisse dire

 

 

Oncle

Mon oncle dans le coffre
Attend un saltim­banque barbu
Je mon­tre le corps
Je lance un poème en l’air
Mon oncle est blanc
Le saltim­banque est neige en feu
Je fais une photo
Entre chien et loup ou heure dorée ?
On l’appelle le tigre
Il est rêve et espoir

 

 

Libre maintenant

Des œufs dans mon ventre
Une icône col­orée dans une sépulture
Quand on l’a ouverte, on s’est ren­du compte qu’il y avait un homme mort
Et sous la lumière, une licorne déjan­tée galopait dans la prairie
Des fleurs lourdes
Une tru­ite terrible
Une ombre à coté
Un gryphon majestueux
À côté de la maison
Je libère mon enfant intérieur, va, joue au jeu de la vie
Le fan­tôme est libre maintenant

 

 

 

Le paradis

Une jeune fille superbe retrou­ve un moine aux abor­ds d’un fleuve
Elle dit bonjour
Elle caresse une luciole
Et ren­tre dans sa tête
Le moine est timide et il sif­fle fiévreusement
Elle habit­era sa tête
Elle habit­era aus­si la cabane dans les arbres
Elle s’habituera
Et le moine brûlera sa robe de moine
Elle s’habituera à tra­vers­er le feu dans sa tête
Et le moine sera heureux
Il n’y aura aucun problème
Ce sera le paradis.

Présentation des auteurs

Khalid EL Morabethi

vit, étudie, cul­tive son jardin au Maroc à Ouj­da,   écrit des textes, des sortes d’exercices. 
Son pre­mier recueil  ( E.X.E.R.C.I.C.E.S ) pub­lié par ( les édi­tions angineux ). 

https://atelierdelagneau.com/25-premier-livre-d-un-auteur/202-exercices-9782374280042.html
Blog per­son­nel: https://secicrexe.tumblr.com

https://www.instagram.com/elgnairttriangle/

 

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