induration
endurer le silence
sans prise avec toi
qui m’échappe aux fractions
des souvenirs de tes pas
attirante étrangeté
multiplice lucidité
sfumato de ta cachette
dilatoire et secrète
tu te dérobes aux corneilles
femme de philtre jouxte treille
pouce-pied aux rêves ruelles
pour quel empan de sylve ancienne
rive entr’ouverte à ton jusant
nos corps ruseraient un radeau
coraux ou kumquats
ou sont-ce des coraux
je ne saurais le dire
pointes légèrement tendues aux reflets des kumquats
donne m’en s’il te plaît la clef
femme d’entre toutes les flammes
tes gestes exsudent une lenteur involontaire
ainsi tu ajustes tes bas avant d’aller au travail
me lançant un sourire à la dérobée
tu sais aussi qu’anthracite et sixte est ton antre
à la frôle chaleur j’y greffe l’ente
aux mille caresses palimpsestes
ce matin le soleil ne se lève pas
que faire Eva de cette nuit qui n’en finit pas sans toi ?
algèbre à l’orme
une femme flambante aux mèches de désir
m’a couché ce matin dans des draps d’orme neuf
le baiser échappé de ses lèvres suintantes semblait
une moulure dédiée aux satellites de la sensualité
cette sculpture de l’étrange était recouverte du réticule vert-de-gris
de la honte et de l’ennui mêlés
mais aussi des mille petites plumes de la sagacité qu’on ne peut attraper
sans sentir entre ses doigts le vert frais des promenades
nous échapper
les bords enroulés de son ouïe
plus la blancheur de ses chevilles
plus les mésanges indécises laissant leurs pas au long cours de ses bras
égalent l’invasion de son sourire
moins la froideur de ses adieux
au repos du miroir
drogue infusée au sang du ciel comptant
message échappé seul au seuil du miroir
mygale glaçant noire l’almoravide nuit
péquins affolés nus courant à l’autre rive
surseoir de ma rivière flageolant des grelots
pour une aléatoire nuit vivre d’éternels repos
archéologie des saisons
le printemps incarnat
comme un lilas caché
sous les replis de tes senteurs marines
embaume attire et badine
pousse au crime de soupirer
tes sels enfreints tes fracas
c’est ton espoir
d’enfante et adolescente
risquant outrepassant tentatrice de toi-même
tôt consciente de ton étrangeté
et de la nécessité d’aucune concession
aux lourdeurs écrasantes de l’été
tu te loves et te réveilles
offerte à la chaleur levantine
du soleil de ta vie
re-belle aux reflets roux
j’ai adoré tes yeux à hauteur d’homme
tes yeux sulfures ton oeil corolle
surtout l’alternance de noir vêtue
de tes silences
et de tes fulgurances
réflexions pauses décisions soudaines
sac et ressac de ton imagination et de tes sensations
le temps long que tu t’offres
pour la promesse des découvertes de l’autre
aux fraîcheurs venteuses de l’automne
tu joues sans fausseté mais bravache
ta liberté
encore et toujours remise en cause
du moins te semble-t-il
ayant compris le soin d’autrui