Le vent dans la chambre
fait glisser les pigeons ramiers
dans les petites mains rougies
de l’arbre en face.
Par la fenêtre ouverte
des vagues viennent
s’allonger un instant sur le lit
pour aspirer l’odeur
de nos sécrétions intimes
faisant vibrer au passage
les pages des livres
en spasmes éperdus.
Avec cette chaleur
me revient l’odeur
de la grenadine à l’eau.
Goûters pris entre deux activités
ou dans le car
de retour d’excursion
les mains toutes collantes de sève.
Énergie brûlée de soleil
les tempes résonnant encore
de courses exténuées
les pieds en feu
mais heureux d’avoir gagné
2 barres de chocolat
allongées sur du pain.
Mycènes est tombée.
Forteresse minée
par les tombeaux de ses suzerains
strates de poteries polychromes
trésors à même le sol
générosité posthume.
A l’ombre des oliviers
lentement se goûte
l’huile des siècle écoulés
le silence hachuré des cigales.
La mort qui montait la garde
dans l’étroit corridor du “cercle A“
à présent se gorge de ciel
dans les tholos effondrés.
Essuyées sur la table
extirpées du grille-pain
balayées jusque sur le seuil
les miettes fragmentent la matinée.
Elles gagneront le ciel
dans des gésiers d’oiseaux
tandis que ce fromage
jaune et friable
au goût sans arrière-pensée
reste ici avec moi.
Carence de plénitude.