N°9
D’un regard,
Ouvre la terre
Sur ton épaule.
Je me hisse
Mais trébuche et glisse,
Nain de pierre.
N° 31
Maintes fois, au seuil de l’échappée du sommeil
Je retenais quelques secondes de conscience…
guettant la grâce…
Absences pesantes sur mon corps
c’est ainsi que je traverserai les lendemains…
N° 56
Une partie de moi est une ombre
Le reste ira se perdre en chemin
au café des déraillés du train
L’eau dehors les noyés dedans !
L’organiste prépare mes funérailles,
il m’a parlé de la montagne
puis a disparu
le plancher était trop ancien
lourd en tête
balancier des figurants
il était un musicien !
N° 57
Au moment où pénètre la nuit,
discrète dilection des heures repenties
le ciel parsemé des paupières
comme une marée majestueuse et solennelle
Vient effacer nos pas et nos vies
N° 75
Dans cette chambre,
attendre…
Dans un rituel sans mystère
donner ses bras à la potence,
dormir au présent blessé ?
Attendre fébrilement,
équilibriste, mon équipage épuisé…
La lumière se cache,
j’ai trébuché,
tombant de silence
je dormirai le cœur ouvert !
N° 84
Dans ce chemin doux
oublié des marcheurs
on avance aveugle et fier.
Au gré des vagues stellaires
de pensées et de désirs
on guette toute chimère
Résonne à tout va, au diable
l’hymne symphonique de l’imaginaire !
Mais vous !
Les arbres
et votre galerie d’espèces animales
cohorte d’anges et d’oiseaux prodigieux
de poisson joyeux et de fleurs enchanteresses…
Venez me cueillir et me pêcher
ma candeur n’a plus rien d’humain
et je demande asile en votre sein !